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Depuis le Concile Vatican II et la promulgation du décret Unitatis redintegratio (“Rétablissement de l’unité”) le 21 novembre 1964, un véritable engagement sur les voies de l’œcuménisme a été initié. 

Bien avant le 21 novembre 1964, un soutien avait déjà été apporté à plus d’un frère chrétien dans le diocèse de Liège. Mgr Louis-Joseph Kerkhofs (1927-1961) a ainsi autorisé les orthodoxes qui avaient fui la Russie après l’installation du régime communiste à utiliser les églises catholiques désaffectées. Il les a également aidés à construire leur propre édifice religieux. L’évêque n’est pas seulement venu en aide aux orthodoxes russes. Quand l’immigration grecque a commencé, il a en effet permis aux orthodoxes grecs de célébrer exceptionnellement dans une église catholique. Sous l’épiscopat de Guillaume-Marie van Zuylen (1961-1986), ceux-ci ont pu officier dans une église de l’ancien couvent Sainte-Barbe, dans le quartier Saint-Léonard. Elle est depuis lors devenue leur lieu de culte.

Préserver sa foi et sa culture

Orthodoxes russes, grecs, mais aussi géorgiens et roumains ont pu trouver un lieu où prier et célébrer dans la région liégeoise, notamment grâce au dialogue entre chrétiens et au travail du diacre Luc Mahiels. Membre de la commission nationale catholique pour l’œcuménisme, Luc Mahiels fait le lien entre les chrétiens en recherche d’un endroit de célébration et le vicaire général, qu’il conseille pour l’aspect œcuménique. 

Toutes les communautés chrétiennes étrangères ne sont pas devenues propriétaires de l’église où elles officient. Ainsi est-ce le cas des Syriaques, qui célèbrent dans trois églises catholiques différentes du diocèse de Liège. Ils espèrent néanmoins pouvoir un jour construire leur propre église.

S’il est important pour ces communautés de trouver un lieu de culte, il est aussi essentiel de disposer d’un lieu culturel. Toutes ont besoin d’avoir un endroit où pouvoir vivre non seulement leur foi, mais aussi leur culture. Cela est d’autant plus vrai pour les Syriaques, car ils présentent la particularité d’être sans pays propre depuis plus de 1.000 ans. Le seul lien qui unit encore cette communauté est donc la foi, puisque leur langue et leur culture leur sont transmises par la religion. 

Une convention signée à Ans

Récemment, une convention avec des Arméniens a été signé à Ans. Ils louaient une église à Bressoux, mais souhaitaient en trouver une plus petite et disposant d’une salle paroissiale. Contacté par la paroisse arménienne, Walter Herben, premier échevin d’Ans, a transmis la demande à l’évêché de Liège. C’est alors l’intendant du doyenné d’Ans, Hugues de Grady de Horion, qui a joué les intermédiaires entre les fabriques d’église ansoises et les chrétiens arméniens. L’église Saint-Vincent-et-Sainte-Barbe, ancienne chapelle des mineurs, correspondait parfaitement aux besoins de la communauté arménienne. L’intendant a donc rencontré le conseil de fabrique et l’a mis en relation avec les Arméniens. 

Le vendredi précédant la Semaine sainte, alors que les échanges avaient à peine été entamés en vue de rédiger une convention, l’église de Bressoux où célébraient toujours les Arméniens a été l’objet d’un incendie. Il fallait donc accélérer les démarches. Dans un esprit de fraternité chrétienne, l’abbé Félix Ulabilako, curé de l’unité pastorale Trinité-Ans, a également insisté pour qu’ils puissent célébrer la Semaine sainte gratuitement dans l’église Saint-Vincent-et-Sainte-Barbe. La convention a été signée quelques mois plus tard, à la mi-juillet. 

Les échanges fraternels entre l’intendant du doyenné, la fabrique d’église, l’archevêque arménien Mgr Khajag Barsamian, le père arménien Maghakia et l’abbé Félix ont permis à deux églises sœurs de tisser des liens forts et de grandir ensemble dans le partage.

La convention signée à Ans n’est qu’un exemple parmi tant d’autres qui montre l’importance d’ouvrir nos édifices religieux aux autres communautés chrétiennes non seulement pour s’entraider, mais aussi pour assurer l’avenir de nos églises, l’avenir de l’Eglise.

Sandra OTTE