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Jour férié bien connu, le 1er mai est universellement associé à la fête du Travail, une journée dédiée aux travailleurs et à leurs contributions. Mais saviez-vous que cette date revêt également une autre signification ? On célèbre aussi la fête de saint Joseph artisan.


Origines de la fête du Travail

Historiquement, la fête du Travail trouve ses racines dans les mouvements ouvriers du XIXᵉ siècle. Le 1er mai 1886, aux États-Unis, des milliers de travailleurs manifestèrent pour revendiquer la journée de huit heures de travail. À Chicago, ces manifestations aboutirent à des affrontements violents, marquant profondément l’histoire sociale. En Belgique, cette date fut reconnue comme jour férié légal en 1948, donnant lieu chaque année à des rassemblements et à des manifestations en faveur des droits des travailleurs.

Saint Joseph Artisan : patron des travailleurs

Mais au-delà des luttes sociales, le 1er mai est aussi, pour les chrétiens, l’occasion de rendre hommage à saint Joseph artisan. En 1955, le pape Pie XII instaura cette fête pour réconcilier la dignité du travail manuel avec la dimension spirituelle de l’existence. Déjà en 1870, Pie IX l’avait proclamé patron de l’Église universelle, reconnaissant en lui un modèle de vertu, de discrétion et d’engagement quotidien.
Forgeron, menuisier, charpentier, saint Joseph a exercé plusieurs métiers, en plus d’être l’époux de Marie et le père terrestre de Jésus. Il incarne la dignité du travail : il ne se plaint pas de la fatigue, il agit avec foi et élève son labeur au rang de vertu. Il se contente de ce qu’il a, sans convoiter la richesse. Pour lui, le travail n’est pas un moyen d’accumuler, mais de subvenir aux besoins de sa famille. L’Évangile selon Matthieu le décrit simplement comme « un homme juste » (Mt 1,19), juste par sa foi, son obéissance, sa douceur et son sens du devoir. À travers son métier humble, il enseigne que toute tâche, si modeste soit-elle, peut être porteuse de sens et de sainteté. Comme l’écrit saint Paul : « Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes » (Col 3,23). C’est dans cet esprit que Joseph travaillait chaque jour.

La clinique Saint-Joseph : un nom choisi au hasard ?

Clinique bien connue des Liégeois, Saint-Joseph a fermé ses portes depuis 2020. Mais son histoire reste ancrée dans les mémoires, et son nom inspirée du saint artisan ne semble pas avoir été choisi au hasard. 

À la fin du XIXᵉ siècle, en plein essor industriel et minier, la région liégeoise fait face à une forte demande en soins, notamment parmi les ouvriers. C’est dans ce contexte que les sœurs de saint Charles Borromée ouvrent un dispensaire ophtalmique rue Sainte-Marguerite, à Liège, pour offrir des soins accessibles. Leur action s’élargit progressivement, donnant naissance à la clinique Saint-Joseph. En tant que saint patron des travailleurs, le nom ne pouvait mieux être choisi, les patients étant surtout des travailleurs du quartier. De plus, tout comme la figure du saint incarne le dévouement et l'accueil inconditionnel, les sœurs ont œuvré dans cette clinique avec un esprit de proximité et de service. Aujourd’hui, ce lieu accueille des demandeurs d’asile. Un nouveau symbole fort pour ces personnes en quête de refuge, à l’image de Joseph qui, fuyant vers l’Égypte, a lui aussi cherché asile pour protéger sa famille.


En ce jour, la double célébration du 1er mai invite à une méditation renouvelée sur le sens du travail. Elle rappelle que le travail n’est pas seulement une nécessité économique, mais une vocation humaine, voire spirituelle. En saint Joseph artisan, les travailleurs trouvent un intercesseur, un guide, un modèle d’humilité et de force. Par son exemple, il nous enseigne que toute œuvre accomplie avec amour et foi devient prière.

 

Flora Ndikumana