Le jeudi 13 novembre, une conférence prononcée par le frère Jean-Jacques Pérennès aborde le sujet du dialogue islamo-chrétien 60 ans après la déclaration du Concile Vatican II Nostra Aetate. Ce document envisage une nouvelle approche du dialogue entre les religions et considère les autres cultes reconnus comme une manière de vivre une foi en Dieu. L’anniversaire du texte Nostra Aetate et la conférence de Jean-Jacques Pérennès sont l’occasion pour nous de revenir sur le rôle de la commission pour le dialogue interreligieux du diocèse de Liège.
Une commission liégeoise
A la demande de Mgr Delville, une commission pour le dialogue interreligieux a été mise en place en 2015. Le diocèse de Liège est le seul diocèse francophone belge à disposer d’une telle commission. Ailleurs, c’est une personne de référence qui se charge de la question. Composée de 6 personnes (Sœur Gaëtane Seulen, Jean-Marie Bui, Marc Dal Fabbro, Etienne Demoulin, Christine François et François Delooz), elle promeut le dialogue pour la paix et la rencontre entre les religions. Elle a également pour mission d’informer l’évêque dans le domaine du dialogue interreligieux, de « suivre l’actualité des religions sur le territoire du diocèse, de proposer des initiatives de rencontres entre les chrétiens catholiques et les membres d’autres religions, de stimuler les paroisses et d’autres communautés à mettre en œuvre des moments de rencontre interreligieuse, ou encore d’organiser des moments de formation sur le dialogue interreligieux ». Elle organise donc aussi des événements plus ponctuels comme la conférence sur l'état du dialogue islamo-chrétien donnée par le frère Jean-Jacques Pérennès le 13 novembre.
La commission est à la disposition des unités pastorales qui s’interrogeraient sur le sujet. En outre, elle est en contact avec les écoles du diocèse.
Un dialogue fructueux
François Delooz souligne le très bon dialogue entre les religions au sein du diocèse de Liège. Depuis 2016, au moment du Ramadan, l’évêque invite des représentants des communautés musulmanes pour un repas de rupture du jeûne. Par ailleurs, depuis 3 ans, une conférence à deux voix est organisée sur différents thèmes (l’espérance, le pèlerinage, la charité,…). Deux représentants de deux religions différentes s’expriment ainsi sur le sujet choisi. Le dialogue entre les religions s’observe également dans le cadre de la formation des professeurs de religion. Après un échange avec Anne Neuzy, la responsable du service de la formation des maîtres et professeurs de religion catholique, il a en effet été décidé qu’un cours serait donné par un imam et un expert de la religion musulmane, car les enseignants sont confrontés dans leurs classes à des élèves de différentes confessions, et notamment à des élèves musulmans.
« Les relations établies sont vraiment fraternelles, construites dans la fidélité. Les responsables religieux du diocèse se connaissent et ont un respect mutuel », ajoute François Delooz.
Une rencontre pour la paix
© François Delooz
En 1986, le pape Jean-Paul II a organisé à Assise une rencontre des responsables des grandes religions du monde. Depuis lors, la communauté de Sant’Egidio prévoit chaque année une rencontre internationale pour la paix. Celle-ci rassemble les grands représentants du monde religieux, politique et culturel afin de dialoguer sur les grands défis actuels (l’intelligence artificielle, la paix, la recherche d’une économie plus humaine,…). Cette année, la rencontre s’est tenue du 26 au 28 octobre à Rome. La reine Mathilde y a prononcé un discours lors de la cérémonie d’ouverture, et c’est le pape Léon XIV qui s’est exprimé lors de la cérémonie de clôture.
L’importance de ces rencontres internationales n’est pas à négliger, car le réseau de personnes qui s’y est créé depuis désormais presque 40 ans participe pleinement à l’établissement et à la pérennisation du dialogue entre les religions, entre les cultures et les peuples.
Sandra OTTE