La cathédrale Saint-Paul de Liège accueillera Eric Emmanuel Schmitt le 16 octobre prochain. L’auteur échangera avec Philippe Cochinaux au sujet de son nouveau roman, Les Deux royaumes, cinquième tome de La Traversée des Temps. A l’occasion de cette conférence, le frère dominicain nous raconte ses rencontres avec l’écrivain.
Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Emmanuel Schmitt ? Quelle fut votre première impression ?
J’ai interviewé Eric Emmanuel Schmitt pour la première fois le 26 novembre 2017 pour l’émission En quête de sens diffusée sur la RTBF. Cet échange m’a profondément marqué, car il a été révélateur d’une autre manière d’interviewer : ce qui était au départ une interview est devenu une conversation. J’ai arrêté de suivre le canevas que j’avais prévu et je me suis laissé guider par la thématique abordée pour vivre une véritable rencontre. A la fin de l’enregistrement de l’émission, Eric Emmanuel Schmitt m’a remercié pour la conversation que nous avions eue ensemble. A partir de ce jour-là, j’ai changé ma façon de travailler.
Qu’implique pour vous cette nouvelle façon de travailler ?
Pour pouvoir vivre une véritable rencontre avec la personne avec laquelle on échange, il est nécessaire de lire ses livres, de poser des questions très ouvertes et d’avoir une écoute très attentive pendant toute l’interview car il faut pouvoir rebondir.
Depuis, combien de fois avez-vous eu l’occasion d’interviewer Eric Emmanuel Schmitt ?
J’ai pu le rencontrer deux fois lors des enregistrements à Liège, pour Dominicains.tv sur KTO, et lors de deux émissions radio co-animées par Georges Goosse sur RCF Liège.
Quelles sont les œuvres de l’écrivain qui vous ont le plus touché ?
J’ai connu Eric Emmanuel Schmitt par sa pièce Le visiteur. Son contenu philosophique et théologique m’a impressionné. J’ai alors voulu découvrir plus amplement cet auteur et, à l’exception de sa thèse de doctorat, j’ai lu tous ses livres. L’œuvre Oscar et la Dame rose m’a particulièrement ému. Ce roman raconte l’histoire d’un enfant qui n’a plus qu’une semaine à vivre. Accompagné de cette Dame rose, il vit alors chaque jour qui lui reste comme s’il durait 10 ans. Ce livre est vraiment prenant, et à la fin, il est difficile de retenir quelques larmes. Si je devais citer une troisième œuvre, je mentionnerais certainement La Part de l’autre. L’écrivain y raconte la partie historique de la biographie d’Adolf Hitler et, en parallèle, une tout autre histoire : la vie qui aurait été celle d’Hitler s’il avait été accepté à l’Académie des Beaux-Arts.
C’est un auteur qui a une très belle plume et dont plusieurs romans abordent des questionnements qui peuvent résonner dans le cœur des lecteurs et des lectrices.
Que pensez-vous de sa manière de romancer l’histoire dans la saga La Traversée des Temps ?
Il s’agit d’une façon agréable de lire l’histoire de l’humanité. Je suis frappé par les connaissances historiques d’Eric Emmanuel Schmitt lorsqu’il raconte cette épopée. Il est vraiment très bien documenté.
Que pensez-vous de son nouveau roman Les Deux royaumes et qu’attendez-vous de votre prochaine rencontre avec l’auteur, le 16 octobre?
Nous échangerons ensemble sur les thèmes qu’il aborde dans son livre. Les deux royaumes mentionnés dans le titre de l’œuvre, ce sont les royaumes de Rome et de Jérusalem. Dans ce roman, il raconte l’histoire des premiers chrétiens surtout à travers la figure de l’apôtre Paul. Il sera intéressant de savoir pourquoi il a fait le choix d’entrer dans la foi chrétienne par Paul et de relater l’histoire des premiers chrétiens, lorsque Jésus est déjà mort.
Que retenez-vous de toutes vos rencontres avec Eric Emmanuel Schmitt ?
J’apprécie sa simplicité. Malgré son immense succès (il est traduit en pas moins de 48 langues !), il est resté très humble et accessible. Lorsqu’il dédicace ses livres, il prend le temps de la rencontre. L’important pour lui, c’est de vivre la rencontre.
©Isabelle Herbay
Propos recueillis par Sandra OTTE