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Le thème pastoral de notre pèlerinage diocésain à Lourdes était : « Avec Marie, pèlerins d’Espérance ! »

Plus que jamais, nous avons besoin de re-trouver l’espérance, dans ce monde où la violence, la puissance, les intérêts économiques, … semblent omniprésents ! Lourdes et ses pèlerins sont le signe éclatant qui témoignent de la vivacité et de l’espérance de tous ceux qui se laissent toucher par la Parole de Dieu, par la douceur de Marie, par l’humilité de Bernadette, par les appels de leurs frères…

Un cheminement spirituel

Pendant notre séjour dans la cité mariale, jour après jour, nous cheminons spirituellement afin d’accueillir l’Espérance, la raviver, l’installer le plus profondément possible en notre cœur et la garder vive, encore après notre pèlerinage.

Commencer un pèlerinage, c’est déjà espérer… Si je me mets en route, c’est que je crois que ça vaut la peine de me déplacer, de quitter mes habitudes… et que, là-bas, j’espère trouver quelque chose de bien… quelque chose qui peut apaiser des tourments ou inquiétudes qui alourdissent mon cœur et répondre aux questionnements qui me taraudent.

L’espérance est aussi un chemin en soi… parce que c’est cheminer avec, comme objectif, quelque chose qui tire vers le haut et qui pose les jalons de ce qui ne nous ébranlera pas, même si nous devons vivre des événements difficiles… Il s’agit de chercher (et trouver) des ingrédients de cette espérance « au long cours », des moyens de l’intégrer et de la renouveler encore et encore…

 

Inspirés par Marie

Bernadette Soubirous a été impressionnée et bouleversée par le regard que Marie a porté sur elle. « Elle me regardait comme une personne », dira-t-elle. 

En resituant dans le contexte, nous comprendrons encore mieux l’impact de ce regard…

En raison de la misère dans laquelle elle vivait, Bernadette était méprisée par la population de Lourdes. Son père a passé un certain temps en prison pour un sac de farine qu’il aurait volé. Souvent malade à cause de l’insalubrité de leur maison, elle n’a pas pu aller –régulièrement- à l’école. Du coup, elle n’avait pas une haute image d’elle-même. 

L’apparition de la « Belle Dame » va bouleverser sa vie.

  • « Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant 15 jours ? » 

Marie la vouvoie, elle s’engage face à Bernadette et lui rend sa dignité. Elle invite et accueille (ici, chez moi) … en toute liberté ! Mais déjà une alliance est proposée, et aussi un appel, voire une vocation….

Bernadette est transportée de joie par la rencontre qu’elle vit. La joie est donnée quand la rencontre est vraie.

Ce regard, Marie le porte aussi sur nous : elle regarde nos fragilités, nos faiblesses, nos découragements, comme elle a regardé ceux de Bernadette ! Elle regarde aussi nos aspirations… « Je ne vous rendrai pas heureuse en ce monde, mais dans l’autre monde ». Distinguons ici « espérer » une récompense (matérielle, passagère, …) et l’espérance qui nous tire vers le haut, lentement, progressivement, mais profondément… Nous sommes regardés comme des personnes par Marie, par Dieu, par Jésus (comme aussi ceux qui se sentent diminués ou exclus) … à qui le bonheur, la sérénité sont promis… Ce regard qui valorise chacun, cette promesse de bonheur qui s’imprègne en nous, les valeurs de l’Evangile si solides, caractérisent l’espérance dégagée par Jésus, espérance sur laquelle nous pouvons ancrer notre vie. Cette espérance –contagieuse, de surcroît- raffermit les liens et les complicités vécues entre nous, malgré les différences, et devient témoignage pour le monde…

 

Et en fin de pélé, envoyés en mission !

La dernière étape du cheminement spirituel a pour titre « Va, laisse germer l’espérance ! ».  En effet, tout ce qui aura été glané au cours de ces jours de pélé est comme une semence (ou plusieurs) déposée dans le cœur de tout pèlerin et qui n’attend que de pouvoir s’épanouir, se déployer… afin de porter du fruit, pour soi-même et aussi pour tous ceux qu’il retrouvera, à son retour ! 

 

Signes et rites

Dans les messages des apparitions, Marie invite Bernadette à certaines démarches, tout comme nous… 

  • La grotte : entrer dans la grotte, c’est se mettre sous la protection de « la Belle Dame » qui y est apparue, marcher sous son aile.

  • Le rocher : on touche le rocher, dans la Grotte des ApparitionsNon pas parce qu’il dégagerait une force magique qui guérit. Non, toucher le rocher représente l’appui sur Dieu, solide comme le roc. Ce signe du rocher est aussi évoqué dans le Psaume 18 : « Dieu est mon roc et ma forteresse. »

  • Le geste de l’eau : dans une petite pièce où se trouve une grande réserve d’eau de la source, un animateur invite à un temps de silence, de recueillement et de prière. Après un « Notre Père » et un « Je vous salue, Marie », il verse de l’eau de la source dans les mains de chacun pour se laver le visage et les mains et se signer. Le fait d’y être appelé en famille ou en groupe d’amis suscite une communion dans la prière et donne une profonde intensité au moment !

  • La foule : à Lourdes, on voit ces foules nombreuses, diverses, multiples qui reflètent le visage de l’Eglise rassembleuse. Les processions et l’Eucharistie internationale en sont, sans doute, les plus belles illustrations.

  • La lumière : elle se lit d’abord sur les visages de ceux que l’on croise : visages rayonnants, paisibles, souriants… à Lourdes, la lumière de Dieu gagne rapidement les pèlerins : lumière intérieure qui nous guide, nous inspire, nous met en confiance. La foi est un chemin de lumière car elle donne sens à ma vie ici-bas et m’ouvre sur une espérance en la Vie plus forte que tout. 

  • Les malades : ils ont à Lourdes une place privilégiée : ils sont au cœur de notre pèlerinage. Ce sont eux qui permettent à d’autres -hospitaliers, brancardiers- de se mettre en route et de trouver le chemin du service.  De plus, bien souvent, les malades ont un témoignage précieux à nous apporter. 

    La complicité entre les brancardiers/hospitaliers et les personnes à mobilité réduite est tellement intense et enrichissante que l’on ne sait pas très bien qui porte l’autre.

  • … sans oublier la personne de Bernadette (qui est peut-être le premier signe de Lourdes) : elle touche, elle apparait un peu comme celle que rien ne prédestine au départ à jouer les premiers rôles mais que les circonstances amènent à sortir de l’anonymat. Au départ, elle n’a rien pour elle, sinon une grâce particulière, un charisme singulier et une grande assiduité à la prière. Comme sur elle, Marie porte sur nous son regard et nous demande la grâce de venir la visiter à Lourdes.

 

Conclusion

Il y aurait encore tellement de choses à dire… mais cela ne se raconte pas vraiment… CELA SE VIT !!!

Quoi qu’il en soit, au retour, dans le train, les pèlerins étaient toujours en route… avec le désir d’avancer, de cheminer avec d’autres, vers le Seigneur, accompagnés par la douceur de Marie et l’humilité de Bernadette, tout en cultivant l’Espérance perçue, vécue et partagée ! 

 

Lourdes, l’Église, ne seraient rien sans le peuple en chemin : en chemin vers celui qui sest fait un de nous pour nous sauver. Lourdes ne serait rien sans ce qui se construit, dhumble et de profond dans le cœur de chacun des pèlerins, jeunes ou adultes, valides et moins valides. Lourdes ne serait rien sans tout ce qui sy édifie dans la convivialité, l'amitié et la fraternité ! 

 

Gaby PINCKERS